mardi 30 janvier 2018

Le cinéma un art à part entière ?



Si l’on se réfère à la définition moderne de l’art: « L’expression, la communication d’idées, d’émotions et de sentiments au moyen de divers médias », « la quête de la vérité derrière l’apparence », comment le cinéma n'en ferait pas partie? Il répond à la définition, la comble même en empruntant à chacun de ses six prédécesseurs : Architecture, Sculpture, Peinture, Musique, Danse et Poésie.

Est-il un art à part entière? Ergotage de spécialistes tatillons. Certains reprochent au cinéma ses prétentions de touche à tout superficiel. Sans sombrer dans le populisme, le fait que ce mode d’expression touche les populations les plus diverses par des biais sortant souvent de l’académisme des « Beaux Arts » m'apparaît comme un argument fallacieux. Comme si l’appréciation de l’Art n’était qu’une affaire de spécialistes.

Doutant, qu'hormis le butor abouti, tout spectateur n'ait jamais réprimé une larme, sursauté dans son fauteuil, rit à gorge déployée au cœur d’une salle obscure, il est manifeste que le cinéma est bien un vecteur d'émotions. Chacun de nous conserve en mémoire une musique de film, un plan, une scène, des dialogues, une histoire, qui font surgir l'émotion ou sont à la source de découvertes ou d’enrichissements intérieurs personnels. Le réalisateur est bien un créateur qui cherche à communiquer aux spectateurs des idées, des émotions, des sentiments par le biais de son médium. Faisant appel à nos sens principaux, les combinant, multipliant les modes de communication, le cinéma touche par ailleurs une population plus vaste que ne le ferait chaque art pris isolément.

J’aime le cinoche et je suis toujours étonné que des hommes aient la capacité, l’énergie, la ténacité utiles à constituer une équipe, réunir des moyens techniques et financiers complexes pour venir à bout d’un projet visant la plupart du temps à nous donner à voir et à entendre ce qu’ils aiment haïssent ou défendent ardemment.


Georges Méliès - Le voyage dans la lune - 1902


 "L’écriture du mouvement" en quelques dates 


 1888  Le messin Louis Aimée Augustin Le Prince dépose le brevet d’une caméra de projection cinématographique.

Août 1894  Les frères Lumière tournent « La sortie de l’usine Lumière à Lyon ». Les premiers films sont projetés dans les fêtes foraines et dans quelques salles. Début du cinéma d’actualités.

 1902  L’illusionniste de formation Georges Méliès est le précurseur des effets spéciaux, il explore le cinéma de fiction théâtral et poétique, ex : « Le voyage dans la lune »

The Lonedale Operator - 1911 - D.W. GRIFFITH
 1910–1915  L'Américain David Wark Griffith codifie les principes du langage cinématographique classique.

 1915–28  L'éclosion des grandes compagnies de production. La cadence des projections se fait au grès du tour de manivelle de l’opérateur. Les intertitres aident à la narration. Des musiciens accompagnent la projection en s’adaptant aux rythmes et ambiances des films. Des mouvements artistiques et politiques s’emparent du médium naissant :

Nosferatu le vampire - 1920 - Friedrich Wilhelm MURNAU -




Expressionnisme, ex : « Nosferatu le vampire » Murnau 1920
Surréalisme dadaïsme, ex : « Un chien andalou » Bunuel 1928
Communisme, ex : Sergueï Mikhailovitch Eisenstein et son film de propagande sur la révolution russe qui dépasse cette classification réductrice: « Le cuirassé Potemkine »

Jazz Singer - 1927 - Alan CROSLAND



 6 octobre 1927  Le premier film parlant, musical et chantant est américain : « Jazz singer ». Il emploie le procédé sonorisation Vitaphone.

 1929  La crise.  Deux films pour le prix d’un! Le grand film, série A, le petit série B.

 1936  Le film de propagande s’affine « Les Dieux du stade » est commandité à Leni Riefenstahl par le pouvoir Nazi.

Ladre di biciclette - 1948 - Vittorio de SICA -


 1945-49  Le néo-réalisme italien déploie ses ailes

Rosellini « Rome Ville ouverte » 1945 - Visconti « Ossessione » 1945 De Sica « Le voleur de bicyclette » 1948

 Années 50  Essor sur la toile de la couleur associée au format large explorés par les américains durant la guerre. Si l’on occulte la colorisation manuelle, c’est en 1901 qu’apparaît le tout premier film en couleur. Réalisé par le photographe Edward Turner, ce très court métrage montrant des enfants en train de jouer et un défilé militaire a récemment été retrouvé au Musée National des Médias de Bradford en Angleterre. 

Premier film tourné en couleur - 1901 - Edward TURNER
Le premier film tourné en Technicolor trichrome date de 1928 : " The Viking" de Roy William Neill.

The Viking - 1928 - Roy William Neill

Les cousins - 1958 - Claude CHABROL -
 1960  Les nouvelles vagues, dont la française en particulier (Godard, Truffaut, Rivette, Chabrol, Rohmer…), aidées par de nouveaux moyens techniques plus mobiles imposent le goût des tournages en extérieur et une nouvelle esthétique plus proche du réel.
TOY STORY - 1996 - PIXAR





 Années 90  L'emploi de la synthèse d’images et du son numérique commence.

... et suite à venir d'autres aventures techniques ou de créations novatrices.


1 commentaire:

  1. Je peux bien imaginer l'hilarité des spectateurs en réponse à la scène de L'arroseur arrosé en tête de cet article...Je trouve que le nombre de films comiques a bien diminué et je le regrette. Pourtant la veine n'est pas épuisée !

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