jeudi 28 mai 2015

BLUE JASMINE – WOODY ALLEN - 2013


Woody Allen confesse  à l’occasion qu’il est souvent déçu par ses films.

Après s’être un peu perdu dans les rues des capitales de la Vielle Europe, un retour au pays – San Francisco n’est cependant pas la porte à coté de son cher Manhattan - l’aide cette fois à brosser un portrait aux petits oignons d'une Américaine au bord de la crise de nerfs.

Woody Allen s’intéresse de près à l’univers féminin, c’est connu. En marge de névrose, ou à fond dedans, c’est souvent le cas. Évitant dans ce film l’ironie facile et les réparties cyniques qui l’imposent en caméo histrionique, il ne perd ici nullement le cap tout au long de ce film de 2013. Il tient méthodiquement le fil bleu-rouge du thème qu’il s’était probablement imposé au départ.

Jasmine (Cate Blanchett) - vague pendant moderne de la « Blanche de Tennessee en pleine débâcle » qui descendait à la Nouvelle-Orléans pour demander asile à sa sœur Stella - se rend à Frisco chez sa sœur Ginger pour le même motif. Ginger et elle sont des enfants adoptés. Concernant des facteurs de ressemblance entre les deux sœurs, la génétique est balayée. Quant au poids de l'éducatif? Jasmine aime péter dans la soie et organiser des soirées mondaines frimeuses où elle côtoie des affairistes aux bouffées carnassières mal dissimulées. Ginger, elle, donne plutôt dans le registre Ginette de Prisunic et pioche dans ses rencontres du blaireau androgénique aux affects plus basiques que méchants.

Par le biais de nombreux retours en arrière, on découvre tout au long du film des morceaux du passé de cette femme ingurgitant désormais du Xanax à tout bout de champ pour encaisser les contrariétés. C'en est fini de son passé florissant d’épouse d'un petit Madoff en herbe multipliant les aventures. Elle les ignore, ou tout du moins préfère les ignorer jusqu’à ce qu’une d’entre-elles l’amène à réagir. Son couple et son statut de femme à la situation sociale et financière enviables va voler en éclat. Son insouciant mari, pas totalement antipathique au demeurant, lui propose un divorce généreux pour vivre tranquillement avec une jeune fille au pair française... Sa réaction vengeresse va être à l'origine de son crack financier et psychique.

Jasmine, maîtresse de la résilience, sombre régulièrement sans perdre la capacité de se ressaisir quand on pense qu'elle va perdre la raison. Jusqu’où le spectateur peut-il accompagner les déambulations de cette femme cassée? Un ressaisissement mou et désabusé, imposé en partie par son nouvel entourage, n’est-il pas l’augure d’un inexorable fiasco ?

Une Cate Blanchett au jeu étincelant parvient à soutenir notre curiosité jusqu’au bout. Port noueux, gestuelle inquiète, visage opalin de plus en plus cireux, regard enfiévré focalisé sur rien de ce qui l’entoure,  elle garde le cap snob et distant, toujours entichée de sa panoplie BCBG. Les propos et avis des personnages servant de révélateur obstiné qui lui indiquent régulièrement la vanité de son parcours ont bien peu d'effets. Rien ne saurait lui faire perdre son penchant pour les rêves d’univers glamour et friqués qui l’ont pourtant bien déglinguée. En permanence sur le qui-vive, elle est tour à tour irritante, hystérique ou touchante. Sa nature complexe la pousse à faire fi d’un passé de lâchetés et d’aveuglement où le confort l’a emporté sur la prise de risques et la réflexion.

Cate Blanchett, toujours sur la corde raide, pas forcément sympathique, est impressionnante entre faux semblants et détresse. Elle transfigure Blue Jasmine de sa présence enfiévrée.

Pour le même prix, allons-y, le film de 2014 du Woody qui, méthodique, sort sa réalisation annuelle. La critique de Pierre Murat me plaisant bien, je ne ferai que la proposer avec l'affiche de " Magic in the Moonlight "...


En plein cœur des années 1920, Wei Ling Soo est le magicien le plus célèbre du monde. Sur scène, il vous fait disparaître un éléphant en moins de deux et téléporte instantanément son assistante d'un sarcophage à un fauteuil pivotant. Le grand public ne se doute évidemment pas que ce masque de Fu Manchu cache un Anglais encore plus british que le Pr Higgins de My fair lady. Snob, docte, arrogant, « aussi charmant que le typhus », comme dit son copain. C'est lui, précisément, le copain qui vient supplier Stanley Crawford (Colin Firth) de l'aider à sauver des amis. Là-bas, dans le Midi de la douce France, une aventurière américaine qui se prétend médium menace de se faire épouser par le fils de famille et financer par la mère, toute heureuse de parler, grâce à elle, à son mari défunt. Peut-être parce qu'il se masque lui-même, Stanley adore démasquer les charlatans, les escrocs, les adeptes des tables tournantes, les dingues de l'au-delà : « Le seul être vraiment surnaturel, grince-t-il, est celui qui vient vous surprendre, un jour, une faux à la main »...

Sophie (Emma Stone) est mignonne. Visiblement douée. Et même impressionnante : un don incroyable pour deviner ce qu'elle ne sait pas... Peu à peu, Stanley sent la terre s'ouvrir sous ses pieds. Quoi, il se serait trompé sur toute la ligne : l'invisible existerait. Il y aurait un lien entre les vivants et les morts. La vie aurait donc un sens? Mais alors, mais alors : l'univers, répondant à un dessein précis, impliquerait la possibilité de l'existence... de Dieu! Nietzsche lui avait pourtant réglé son compte, à celui-là! Abasourdi, éperdu, Stanley en arrive, dans un moment de découragement absolu, à implorer la miséricorde divine...

Voir, chez Woody, un homme prier, ça cause un choc. Aurait-il, sur le tard, été saisi par la grâce, comme Paul Claudel derrière son pilier de Notre-Dame? Qu'on se rassure, il demeure aussi cynique que jadis et plus sombre que jamais. Mais il n'est plus, désormais, le moraliste misanthrope d'Annie Hall, d'Hannah et ses sœurs et de Crimes et délits. Il ne cherche plus à faire entendre raison aux hommes, mais les accepte tels qu'ils sont, contradictoires et extravagants.

Bien sûr, à ses yeux, ce sont les pessimistes qui sont dans le vrai: notre passage sur terre est un désastre, l'avenir ne peut être que funeste (l'homme à la faux! ça change du philosophe au marteau) et l'éternité, on le sait bien, c'est très long, surtout vers la fin. Mais, à l'image de Stanley, les pessimistes n'offrent aux autres que leur cafard permanent, leur mal-être décourageant et des grognements plaintifs sur leur existence atroce. Pas terrible... Les optimistes, eux, sont des crétins absolus, totalement dépourvus de raison, de logique et de bon sens. Ils ressemblent - c'est terrifiant ! - au vieux couple observé à la fin d'un de ses derniers films, Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu : deux doux dingues, enfermés dans leur niaiserie comme dans un paradis factice et grotesque...

Mais il existe, et Woody l'admet avec ce film, des êtres comme Sophie. Ce n'est pas un être candide, pour ça non. Ni pervers. Elle n'est qu'une magicienne utilisant son charme, ses pouvoirs pour rendre un rien plus plaisante la vie de ceux qui ont la chance de lui plaire. Elle est le je-ne-sais-quoi qui rend indispensable le presque rien. Et comme tout est faux ici-bas (ailleurs aussi, sans doute, à condition que cet ailleurs existe), pourquoi ne pas accepter le secours non de la religion, comme autrefois, mais de l'illusion...

Magic in the moonlight est un film délicieux. Le plus délicieux des récents Woody. La lumière de Darius Khondji y est resplendissante. On y découvre, surprenante dans l'œuvre du cinéaste, une fête à la Gatsby. On y retrouve les silhouettes farfelues qu'il affectionne: ce grand dadais riche (Hamish Linklater), composant pour sa belle d'atroces ballades à l'ukulélé. Colin Firth, souvent fade, s'y révèle séduisant au possible face à Emma Stone, qui pétille d'intelligence. Les vingt dernières minutes du film sont dignes du théâtre de Marivaux et du cinéma d'Ernst Lubitsch, un superbe badinage autour du sentiment amoureux.

Quant à l'opinion de Woody sur l'homme, suffisant et stupide, elle se résume à cette métaphore : « Le poisson rouge ignore qui change l'eau de son bocal. »

Pierre Murat

http://www.telerama.fr/cinema/films/magic-in-the-moonlight,491750.php

vendredi 15 mai 2015

Vandœuvre - Montet : Autour du Tour par Pierrot la Science.

Israël Silvestre, né à Nancy le 13/08/1621 et mort à Paris, le 11/10/1691, dessinateur, graveur et collectionneur d’art lorrain. 

ETAPE DE 1962 :

Sur mon demi-course acheté chez René Michenon*, rue du Général Leclerc à Nancy, je déboule la rue du Docteur Roux pour me rendre à mon lycée. Cette rue a la particularité de posséder un tronçon vandopérien et un tronçon nancéien. Ce détail n’en est pas un pour les égarés cherchant vainement l’adresse qu’on leur a indiquée. La logique de succesion des numéros de la voie est mise à mal par la bipolarité géographique des mairies.

En 1962 mon lycée s’appelait tout bêtement «Lycée de Vandœuvre». Ce n’est que l’année suivante que cet établissement, ouvert aux classes allant de la sixième à la terminale, et conçu à l’origine comme l’annexe du lycée Poincaré de Nancy, prendra le nom de «Lycée d’état Jacques Callot».
Je gagne le sprint intermédiaire matérialisé par le panneau de changement d’agglomération et une petite bosse sur la chaussée (voir le commentaire historique).

La redoutable ascension du Montet qui demande des petits braquets n’est pas au programme du Tour de l’année 1962.

* ancien coureur cycliste nancéien de renom des années 40

VANDOEUVRE

Vue générale du village de Vandœuvre au début du XXe siècle et de ses environs verdoyants. Ce point de vue dégagé du bois présent de nos jour est visible le long du parcours de santé de la Sapinière de Vandœuvre. Cette vue a bien changé !

Une présence humaine est attestée dès l’époque néolithique. Elle se poursuit aux époques celto-gauloise, gallo-romaine et mérovingienne.

La toponymie gauloise d’origine, «Vindobriga», semble attestée. Elle est composée de deux éléments celtiques vindo- « blanc » et briga « colline, mont », puis « forteresse ». Le sous-sol de cette cuesta riche en calcaire oolithique de couleur blanche pourrait expliquer le "vindo".

« Vindobriga » pourrait aussi faire référence au mont de Vindos, du nom d’un chef gaulois local. Cette hypothèse a la préférence des historiens.
« Vindopera » trouvé dans un texte du Xe siècle, serait linguistiquement une allusion directe au travail de la vigne, laquelle existait bien à Vandœuvre à cette époque.

Latinisé, ce nom apparaît pour la première fois dans un écrit daté de 964 comme patronyme d’un seigneur du lieu, Berardus de Vindopera.

Au Xe siècle, Vandœuvre est érigée en paroisse et placée sous le patronage de Saint-Melaine. Un prieuré clunisien s’installe alors.

La bataille de Nancy se déroula en partie sur le bas de la commune. Elle opposa le 5 janvier 1477 le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, et le duc de Lorraine, René II. Elle se solda par la défaite et la mort du Téméraire. Le principal bénéficiaire de cette bataille fut le roi de France Louis XI qui s'empara d'une partie des États bourguignons. Elle permit aussi au duché de Lorraine de rester indépendant jusqu’en 1736, date de son rattachement à la France. Le duché de Lorraine est par ailleurs issu du partage de la Lotharingie en 959.

Ci-contre, le monument commémoratif au centre de la Place de la Croix de Bourgogne à Nancy donnant sur la rue Jeanne d'Arc. On nommait ce secteur de la ville "Nancy Étang" en référence à l'étang Saint-Jean qui s'y trouvait. Les travaux souterrains de la gare de Nancy ont été complexes du fait de la nappe d'eau souterraine signalant encore sa présence en sous-sol - Clic pour agrandir.



Au début du XXe siècle, Vandœuvre est un village de vignerons d’environ deux mille habitants situé sur un flanc d’une des côtes de Moselle françaises. Il se caractérise par ses rues pentues et ses caves solides donnant directement sur les chaussées (actuellement dénommé « Vieux-Vandœuvre »).


A noter que cette rue principale du "Vieux-Vandœuvre" a peu changé concernant l'architecture et l'implantation des bâtiments visibles sur ces deux photos prises sous deux angles différents mais du même endroit. Plus de " Café Belle Vue " cependant...

 

 Tableau de Georges Habermacher - Le village de Vandœuvre en 1952 - On peut observer l'ancien crassier de Jarville (en haut à droite), l'ancienne usine du noir de fumée de Vandœuvre (au centre) et la Basilique Notre-Dame de Lourdes (en haut à gauche).
 

 
SAURUPT

Saurupt (étymologiquement « ruisseau des saules ») est aussi à l'origine du nom d’un lieu-dit situé à l'écart de Nancy près du ruisseau de Saurupt-Nabécor, où se trouvait un petit bois, avant-poste de la forêt de Haye. 

La carte de Cassini ou carte de l'Académie est la première carte générale et particulière du royaume de France. Il serait plus approprié de parler de carte des Cassini, car elle fut dressée par la famille Cassini, principalement César-François Cassini (Cassini III) et son fils Jean-Dominique Cassini (Cassini IV) au XVIIIe siècle.
 
Le ruisseau de Saurupt

Avant sa capture dans une grosse canalisation en sous-sol en 1931, le ruisseau de Saurupt coulait à ciel ouvert. Il passait sous un petit ouvrage servant de pontet sur le tracé de la rue évoquée au début du billet. Il rejoint désormais avec le ruisseau de l’Asnée un bassin de rétention qui dirige ses eaux parfois abondantes vers la Meurthe. Ces travaux ont permis d’éviter les inondations qui se produisaient dans ce quartier en cas de pluies d’orage.

Le ruisseau de Saurupt matérialisait, et continue à matérialiser de manière souterraine, la frontière territoriale entre Villers, Vandoeuvre et Nancy, expliquant une découpe qui paraît aujourd'hui assez tordue - Carte de l'Etat Major de 1820 à 1866 - La diagonale centre est l'ancienne route, puis rue, du Montet appartenant à la RN 74 -
La monographie établie en 1888 par l’instituteur J.P.H. Francomme donne des renseignements intéressants sur l’hydrographie de Vandoeuvre à la fin du XIX e siècle qui comprend trois petits ruisseaux dont celui de Saurupt: « Il est traversé par la route nationale n° 74, de Châlon-sur-Saône à Sarreguemines ; il porte ensuite la nom de ruisseau de Nabécor et forme limite sur une assez grande longueur entre les territoires de Vandoeuvre et de Nancy, avant d’entrer sur le ban de cette ville d’où il va se jeter dans la Meurthe. Abstraction faite des eaux de pluie, le débit minimum de ce ruisseau peut être évalué approximativement à 120 litres à la minute, sans compter les eaux du trop-plein des réservoirs Saint-Charles qui s’écoulent dans ce ruisseau en suivant le fossé gauche du chemin vicinal n° 8 dit aussi chemin de Saint-Charles ».

Le Reclus de Pierre Seguin, la source du ruisseau de Saurupt et le nom d'un quartier de Nancy jouxtant Vandœuvre :

Pierre Seguin (1558-1636)

Avant de s’établir définitivement à Vandœuvre, le 26 juin 1605, Pierre Seguin a mené une vie itinérante pendant les guerres de religions. Né à Senlis en 1558 dans une famille profondément catholique, il adhère à la Ligue qui veut empêcher un prince protestant de devenir roi de France. Le roi Henri III n’a pas de fils et c’est Henri de Navarre qui doit lui succéder. On sait que celui-ci pourra être sacré roi de France sous le nom d’Henri IV, après s’être converti au catholicisme.

Mais, pendant 20 ans, la Ligue avait tenté de mettre sur le trône de France un souverain catholique en soutenant la candidature de l’infante Isabelle, fille de Philippe II, roi d’Espagne. Les troupes espagnoles purent ainsi occuper de nombreuses villes de France et ne quittèrent le territoire qu’après l’entrée d’Henri IV dans Paris en 1594. Pierre Seguin, qui avait soutenu la candidature espagnole, se réfugie auprès de Philippe II suite à la confiscation de ses biens.

Cet échec politique amène l’ancien ligueur, prêt à combattre par les armes, à s’intéresser aux mystiques espagnols qu’il découvre chez les Carmes et Carmélites qui ont été réformés. A son retour en France, Pierre Seguin fait aussi la découverte de la vie de solitaire auprès de Jean de Meudon, ermite au Mont Valérien, près de Paris. Cependant, il ne retourne pas à Senlis sa ville natale, mais dirige ses pas vers la Lorraine. Le duc de Lorraine Charles III avait joué un rôle très actif au sein de la Ligue.

En 1598, à 40 ans, Pierre Seguin va donc vivre, aux portes de Nancy, une expérience spirituelle qui fait suite à ses expériences politiques.

Pendant quelques années notre ermite vit dans une ferme au bord de la Meurthe, cédée par les Cordeliers qui sont très présents auprès de la famille ducale, ferme qui deviendra l’ermitage Sainte Marguerite. Mais il faut compter avec les inondations et l’éloignement par rapport à Nancy (un seul pont permet alors de franchir la Meurthe). La renommée de l’ermite attire en effet de nombreux visiteurs, ceci explique l’imposante procession sur plusieurs kilomètres, qui mène Pierre Seguin vers son nouveau logis à Vandœuvre le 26 juin 1605.

Sur les premières pentes, au lieu dit « fontaine d’Auzécourt », à égale distance de Nancy et de Vandœuvre, un logis et une chapelle, offerts par Antoinette de Clèves, fille du duc Charles III, attendent notre reclus. Le Reclus de Vandœuvre se distingue des autres ermites par son activité littéraire. Il traduit en français les ouvrages de mystiques espagnols, comme Thérèse d’Avila et Louis de Grenade. Il écrit des oraisons : par exemple, le « bouquet du désert », offert à Antoinette, la fille de Charles III. 

La bibliothèque de Pierre Seguin, qu’il léguera aux Carmes de Nancy, comprend la Bible, les écrits des « Pères du désert » ainsi que de nombreux ouvrages plus récents comme « l’Imitation de Jésus Christ » et « l’Introduction à la vie dévote ». Mais on trouve également des livres en espagnol, en particulier une « Vie des saints » dont Jacques Callot possédait également un exemplaire.


Les Misères et les Malheurs de la guerre - Une des eaux-fortes de Jacques Callot qui fait référence à la Guerre de Trente Ans qui ravagea l'Europe de 1618 à 1648.

Le graveur lorrain a eu, en effet, de nombreux liens avec le Reclus. Ayant acheté des terres et des vignes à Vandœuvre et ayant construit un château à Villers, il avait souvent l’occasion de rencontrer Pierre Seguin à qui il versera une rente annuelle. Dans les dernières années de sa vie, Jacques Callot abandonne les scènes de fêtes ou les sujets militaires et aborde des thèmes religieux. Il crée ainsi 500 vignettes de petite taille, représentant des saints, en particulier ceux de Lorraine, puis des « pénitents », c’est à dire des ermites retirés dans le désert (« eremos » en grec).

L’artiste exécute ces gravures en 1632, puis la ville fortifiée de Nancy est assiégée par les troupes françaises du 26 août au 20 septembre1633. L’ermitage de Pierre Seguin, situé hors des remparts, se trouve dans la zone occupée par les soldats tout comme le village de Vandœuvre. Après sa victoire, Louis XIII demande à Callot de représenter le siège de Nancy. L’artiste s’était rendu célèbre avec « le siège de la Rochelle » (2m x 2m) gravé pour le roi de France en 1630. Mais cette fois, il refuse : « plutôt me couper le pouce », aurait-il répondu au roi.

Pour illustrer à sa façon cette période sombre avec son cortège de famines et d’épidémies, l’artiste laisse l’aspect militaire pour se placer du point de vue de la population : ce sera la série des « misères de la guerre ».

Jacques Callot meurt en 1635. Dans le quartier se trouvant à l’emplacement de ses anciennes propriétés, une rue et un lycée portent aujourd’hui son nom. Pierre Seguin meurt l’année suivante ; l’ermite qui lui succède, accusé de servir d’espion aux gens de guerre, est assassiné. Il n’y a plus d’ermite et les bâtiments abandonnés tombent en ruine. La chapelle coupée en deux est transformée en écurie et grenier à foin. 

En 1922, un promeneur pouvait écrire : « Les ruines du Reclus semblent être nées sous le burin de Jacques Callot pour une planche sur les misères de la guerre ».

Article de Jeanne  Déroche

L'ancien Château de Saurupt et le futur Parc de Saurupt de 1900

Dès le XVIe siècle, l'endroit devient un lieu de détente privilégié de la famille ducale qui y reconstruit un château qui sera en grande partie détruit à la Révolution.

Le nouveau Saulru (par rapport à un autre, plus ancien, situé près de Villers) doit son établissement à la duchesse Renée de Bourbon-Montpensier; son époux l'a approuvé par lettres-patentes du 9 septembre 1552 : «  Près des ruines du château du prince Hugues, Renée de Bourbon fait construire une sorte de château-fort avec fossés et tours: une maison forte sur le ruisseau (rupt) de Nabécor, au milieu de saules. Ultérieurement, après sa mort, des jardins, étangs avec truites sont crées, ainsi que des volières. Une garenne sera créée non loin de là dans les bois existants (mention en est faite en 1545) et encore sous Léopold, on trouve un « garennier ». Charles III construisit une ferme avec une « jumenterie » ; des muriers sont cultivés pour élever des vers à soie, soie utilisée par les ateliers de la Ville Neuve. Une « briquerie » est également construite.

La famille ducale donne des fêtes comme en 1626 avec le Duc Charles IV pour la Duchesse de Chevreuse. C'est dans cette résidence ducale que se retira Charles IV, d'où il sortit en 1626, monté sur un cheval blanc pompeusement et richement harnaché. Le duc était accompagné des princes de sa maison. Il vint dans sa capitale prononcer, à l'entrée extérieure de la porte Saint-Nicolas, le serment constitutionnel, garantie solennelle des droits et franchises de la nation lorraine. »

Les plans et cartes de Nancy font longtemps mention des ruines du fort de Saurupt. Au retour de Léopold à Nancy, son conseiller Nicolas Henry prit le titre de seigneur de Saurupt ainsi que son fils ensuite ; Saurupt appartint ensuite à la marquise de Custines puis au comte de Ludres en 1775. A la révolution, le bien est vendu.

Saulru, petit fort au 17ème siècle; devient au 18ème une très belle maison de campagne ; on trouve une teinturerie, exploitée par M. Baille, vers 1800.  

« On arrive à cette usine par la route du Montet et par le chemin vicinal dit de Sorrupt, De part et d'autre l'entrée des jardins est magnifique. Par ce dernier chemin on découvre encore facilement les restes des fossés de cette forteresse lorraine, ruinée en 1671 par les ordres du farouche maréchal de Créqui »

Le parc de Saurupt en construction en 1906. Vue à partir de la rue du Montet.
A noter les pavés et les rails du tramway qui circulait encore dans les années 50.
Les Hospices de Nancy ne récupèrent pas le domaine à la mort du dernier propriétaire (Alfred Hinzelin) malgré le legs prévu ; sa veuve se sépare des terrains pour préserver la demeure ; son mari Jules Villard crée le « Parc de Saurupt », programme de lotissement de type cité-jardin, en bordure de ville comme cela existe en Angleterre ou au Vésinet.



En 1901, un vaste projet immobilier est lancé à Nancy devant aboutir à la construction d’un quartier résidentiel privé de 88 villas sur une surface de 20 hectares. Ces villas – somptueuses – étaient « destinées à être habitées bourgeoisement par des familles de propriétaires, rentiers, industriels, négociants, officiers ou personnes exerçant des professions libérales. »


Anciennes grilles de l'entrée du parc et la loge du gardien à droite
Une loge de gardien à l’entrée et une grande grille assuraient aux futurs propriétaires une quiétude et une sécurité optimales. Le projet d’aménagement fut confié à deux jeunes architectes nancéiens, Emile André (1871-1933) et Henry Gutton (1874-1963). Mais, en raison de l’éloignement du centre ville et du coût d’achat et de construction, ce projet ambitieux n’a abouti en 1906 qu’à l’édification de six maisons. La première maison construite est issue de la collaboration des architectes Henri Gutton (1851-1933) et Joseph Hornecker (1873-1942) pour le compte de l’entreprise Fournier et Defaut, entrepreneurs attitrés du Parc de Saurupt.

La ville reçoit en legs le château en 1918 ; il est démoli en 1936. Un orphelinat lui succède pour devenir ensuite l’École des Mines en 1955 qui déménagera sur le site d’ARTEM après 2010.

La Villa des Glycines dans le Parc de Saurupt de nos jours
Quelques villas du parc sont visibles en suivant ce lien Art Nouveau Nancy

Du 18 juin au 11 juillet 2007, un tournage s'est déroulé dans la villa Les Cigognes (rond-point Marguerite de Lorraine) avec Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein, pour le film "Il y a longtemps que je t'aime", de Philippe Claudel, originaire de Dombasle.

La montée de la rue du Maréchal Exelmans ne constitue pour moi qu’un coup de cul me permettant d’aborder la longue ligne droite en faux-plat montant de la rue du général Leclerc. Une zone de ravitaillement est matérialisée par la statue du Sergent Blandan, passeur de musettes. A cette époque, il ne tournait pas le dos aux coureurs.

BLANDAN

La Statue du Sergent Blandan de Charles Gauthier (1831–1891), sculpteur français fait Chevalier de la Légion d’honneur en 1872 - Le sergent regarde désormais la rue qui porte son nom et les bâtiments ultramodernes d'ARTEM faisant polémique du fait du contraste avec l'architecture du quartier.
Entre 1841 et 1844,  le 26° RI se trouve dans les Provinces d'Alger et d'Oran. Il fait partie des colonnes qui sillonnent le pays pour harceler l'ennemi et permettre le ravitaillement des places.

Le 11 avril 1842, alors qu'il conduit un détachement d'une vingtaine d'hommes pour porter le courrier du camp d'Erlon à Boufarik à la redoute de Beni Mered (Camp de Blida), le petite troupe du Sergent Blandan est attaquée par un groupe de trois cents cavaliers arabes. Refusant de déposer les armes devant cet ennemi supérieur en nombre et bien que grièvement blessé, il exhorte ses soldats à résister. Les secours, alertés par le bruit de la bataille entendu depuis Boufarik, n'y trouveront que cinq fusiliers survivants. Le sergent Blandan meurt de ses blessures à l'hôpital de Boufarik le 12 avril 1842, à l'âge de 23 ans.

Le fait d’armes plus détaillé:

Arrivé à proximité du ravin de BENI-MERED, tombé dans une embuscade, l’escorte ne peut  se soustraire au combat ni même de choisir une position favorable à la riposte. Chacun défend chèrement sa vie à l'exemple du sergent BLANDAN qui tombe frappé de 3 coups de feu et s'écrie: " Courage, mes amis ! Défendez-vous jusqu'à la mort ! ".

Les braves se défendent sans recul, pas un ne fléchit; mais bientôt le feu supérieur des arabes a tué ou mis hors de combat dix-sept d’entre eux. Les autres ne peuvent plus se servir de leurs armes, quatre seulement restent debout; ils défendent encore leurs camarades, lorsque le lieutenant colonel MORRIS, du 4e chasseur d'Afrique arrive de BOUFARIK avec un faible renfort. En même temps le lieutenant du génie de JOUSLARD qui exécute les travaux de Beni-Mered, accourt avec un détachement de 30 hommes. Les cavaliers de MORRIS et les sapeurs de JOUSLARD se précipitent sur la horde des BENI-SALEM qui fuit et laisse sur place une partie de ses morts et ne peut recueillir un seul trophée dans ce combat où elle avait un si grand avantage numérique.

Un fait à noter: lorsque le colonel MORRIS arriva sur le lieu du combat, le sergent BLANDAN mourant sembla recouvrir ses sens et le colonel en profita pour lui remettre sa propre croix de la Légion d'Honneur.

L’érection de monuments commémoratifs de l’événement:

Dés qu'il fut connu, le fait d'armes de Beni-Mered suscita une souscription pour permettre d'élever un monument commémoratif à Beni-Mered. La municipalité de Lyon la compléta par le vote d'un crédit. Une colonne fut donc érigée à Beni-Mered. Une stèle fut également érigée sur les lieux du combat devenus lieu de pèlerinage pour le 26ème chaque fois qu'il s'est trouvé en Algérie (1945, 1947, 1948, 1955, 1963). 

En 1885, le Conseil Municipal de BOUFARIK décida d'ériger une statue en l'honneur du sergent BLANDAN et vota un crédit. Les municipalités de NANCY et de TOUL s'associèrent à la souscription.


La statue du Sergent Blandan à Boufarik avant sa venue en France en 1963

Le 1er mai 1887 se déroula l'inauguration de la statue réalisée par le sculpteur Charles GAUTHIER, choisi par un jury à la suite d'un concours ouvert à Paris. La statue se trouvait au carrefour de la route d'Alger à Blida en plein centre ville, et il était impossible de ne pas la voir. Le brave sergent BLANDAN aura veillé à la circulation routière du haut de son socle pendant 75 ans.

Après le départ des troupes françaises de BOUFARIK, au moment de la proclamation de l'Indépendance de l'Algérie, le 3 juillet 1962, le monument avait subi des dommages, en particulier les bas-reliefs. Démontée, la statue du sergent BLANDAN a été ramenée en France. Elle a été inaugurée le 14 décembre 1963 dans la cour de la caserne THIRY à Nancy (rue du Sergent Blandan). Au cours de la cérémonie, les cendres du sergent BLANDAN furent replacées dans le socle du nouveau monument.

Le 7 avril 1990 la statue a été à nouveau déplacée et se trouve désormais au début de la rue sergent BLANDAN à Nancy.

Dans le courant de l’année 2012 la statue a été restaurée est replacée au centre de la Place de Padoue le  21/10/2012. Le sergent fait face désormais à sa rue et à ARTEM.

LE 26 RI

Le 26e régiment d’infanterie (ou 26e RI) est un régiment constitué sous l'Ancien Régime sous l'appellation de régiment de Bresse. Il se distingua notamment durant la bataille de Fleurus en 1794. Il est caserné à proximité de Nancy entre 1963 et 1975.
De 1963 à 1975 il est basé à la caserne Drouot à Vandoeuvre, en banlieue de Nancy. C'est alors un régiment d'appelés, seul l'encadrement est d'active. Lors des parades et des défilés, les hommes arborent toujours la prestigieuse fourragère rouge que peu de régiments portent. À cette époque, le 26e reçoit les missions traditionnelles de l'infanterie de choc, axées sur des actions dites "de commando". Il est constitué de trois compagnies de combat, d'une compagnie de commandement et soutien et d'une compagnie d'instruction. Chaque compagnie de combat est constituée de trois sections d'assaut et d'une section d'appui armée de deux canons anti-chars de 106 mm sans recul montés sur Jeeps ainsi que de deux mortiers de 81 mm.
Dans le cadre de la réorganisation et de la modernisation de l'armée de terre, le régiment, en tant qu'unité combattante, est dissous en 1975.

Après un salut martial au Sergent, je me mets en danseuse dans le petit raidillon Montet-Octroi qui signe le retour des coureurs sur le territoire de Vandoeuvre.

QUARTIER MONTET-OCTROI



Le Montet

Le Montet, route, puis rue du Montet constituait un axe rectiligne de plusieurs kilomètres menant d’une porte de la citadelle de Nancy (toujours présente sur l’actuelle Place des Vosges) au lieu-dit du Montet perché sur les hauts de Brabois. Cette artère s’est vue rebaptisée rue du Général Leclerc après la seconde guerre mondiale.

Le Général Leclerc de Hautecloque

Le 28 novembre 1947, vers midi, à 60 kilomètres au nord de Colomb-Béchar, un bombardier bimoteur B-25 s’écrase dans le désert du Sahara, à l’aplomb de la voie ferrée Méditerranée-Niger. Tous les passagers sont tués sur le coup. Parmi eux, le libérateur de Paris et de Strasbourg, emblème vivant de la France libre : le général Philippe Leclerc de Hauteclocque. Alors inspecteur général des forces terrestres, maritimes et aériennes d’Afrique du Nord, après un passage en Indochine, il poursuit une carrière militaire fulgurante. Le 10 juillet 1947, il a ainsi assisté à son premier conseil supérieur de la Défense, à 44 ans. Bien que conservant toute sa fidélité au général de Gaulle, il tâche autant que possible de rester étranger aux rivalités politiques qui agitent la France. Son prestige auprès des Français est intact, davantage d’ailleurs que dans l’armée, où son ascension si rapide suscite des jalousies et où on lui reproche parfois sa gestion trop “libérale” du cas indochinois.

On notera que ces deux militaires français évoqués ici sont morts tous deux  sur le territoire algérien à presqu’un siècle d’intervalle.

La superbe zone commerciale Montet-Octroi au début des années 70 qui sera incendiée à deux reprises par la suite. Les écologistes ont été mis hors de cause...

L’octroi

A la frontière des deux communes de Vandoeuvre et Nancy se trouvait encore à ce niveau, dans les années 60, un pas-si-ancien bureau d’octroi de Nancy sur la RN 74 qui reliait Corpeau (Côte-d’Or) à Sarreguemines (Moselle) et empruntait l’ancienne rue du Montet.
L’octroi est une contribution indirecte perçue autrefois par les municipalités à l'importation de marchandises sur leur territoire. Cette taxe frappait les marchandises les plus importantes et les plus rentables telles que le vin, l'huile, le sucre, le café, etc.
On a peine à l'imaginer mais c'est seulement le 2 juillet 1943 que Pierre Laval, le chef du gouvernement du régime de Vichy, mit un terme à l'existence pluriséculaire des octrois qui constituaient la principale source de recettes pour les villes. Pénurie, marché noir et frais de gestion élevés ont eu raison d'un impôt honni que les Bourbons avaient promis d'abolir en... 1815, la IIe République en... 1848, le gouvernement impérial de Napoléon III en... 1869, le conseil municipal de Paris en... 1897, et qui ne le fut donc qu'en 1943, par un gouvernement sous tutelle allemande !

Les Châteaux du Montet et de Brabois

Le château du Montet est un château situé au-dessus du jardin botanique du Montet sur la commune de Vandœuvre-lès-Nancy en Lorraine.

Le duc Antoine de Lorraine cède ce domaine à son médecin en 1527, Jean Geoffroy, qui y fait construire une demeure de style gothique. Le clocher de la chapelle portait la date de 1600. L'édifice est détruit à la Révolution et une construction néo-gothique le remplace, en 1872.
Aujourd'hui, ce bâtiment est la propriété de l'Université Nancy-I. La salle principale a été rénovée en 2007.

Brabois devient un fief en 1536, qui se composait alors de maisons, granges, et étables. Un pavillon est construit en 1615, agrandi au XVIIIe siècle jusqu'à devenir un vaste château ayant les mêmes proportions que le Château de Lunéville, comportant un escalier en vis, de nombreux appartements et une chapelle. Il appartenait à Monsieur Charles François de Barbarat de Morizot, ministre de Louis XVI. Il a été démoli peu après la Révolution française, pour être réutilisé en matériaux de construction.


Les bâtiments restants ont été vendus à la ville de Nancy en 1921, le principal ayant été transformé pendant quelque temps en restaurant. De nos jours il ne reste plus que deux bâtiments d'origine, dont un colombier qui a été restauré dans les années 1990. Il subsiste un parc de 60 hectares, avec un panorama sur toute l'agglomération nancéienne.

J’aborde le carrefour du vélodrome sous les applaudissements d’une foule en délire. Mais, quid du vélodrome ?

LE VÉLODROME et le carrefour du même nom

Le vélodrome du Montet  et la Brasserie du Montet en 1906

En 1906 est construit un vélodrome le long de la RN 74 (cet édifice n'existe plus). Il était par son importance le second de France après celui du Vel d’hiv. Il a été utilisé jusqu’en 1936 et a permis de grandes manifestations sportives. Les nancéiens venaient nombreux chaque dimanche assister à des courses cyclistes, combats de boxe, courses de vachettes etc.

La brasserie et la salle de bal accueillaient les danseurs et des rassemblements politiques. Elle fut abandonnée en 1936 et démolie ultérieurement à la fin des années soixante.
 

 



Carrefour du Vélodrome - 2015 -

Je coupe la ligne d’arrivée en vainqueur et pars ranger mon biclou sous les hangars en tôles prévus à cet effet.

Le Lycée de Vandœuvre se trouve au milieu des champs. Des vaches paissent paisiblement à l’arrière de l’enceinte de l’établissement.


Lycée Jacques Callot en 2015
Gymnase du Lycée Jacques Callot - 2015 - Plus de hangars à vélos...
Entrée du Lycée Jacques Callot - Vue sur la Faculté des Sciences et sa cité universitaire
Restaurant Universitaire de la Faculté des Sciences jouxtant le Lycée Jacques Callot
FAÇADE ARRIÈRE DU BÂTIMENT en 1962 : Je suis à gauche du garçon bien-portant debout. Assis au centre, un descendant des architectes France-Lanord et Bichaton qui en 1926, créèrent le lotissement du parc du Placieux. Faisant suite aux succès du parc de Saurupt, et en s'inspirant de celui-ci, réalisé 20 ans plus tôt dans le sud de Nancy, et dans le prolongement du lotissement de la rue Félix-Faure, le projet est l'un des plus vastes de la ville." Le Thierry" reprendra la boîte familiale par la suite.
FAÇADE AVANT DU BÂTIMENT : en 1971, le lycée Jacques Callot n'avait pas encore trop changé d'aspect depuis sa construction. Mon cursus secondaire était terminé en 1971 - Classe de 2C1 de mon frère - Le réfectoire des demi-pensionnaires à droite derrière le terrain de sport. A gauche, l'entrée dans le bâtiment à partir du préau. Les fenêtres basculantes avec leurs rideaux jaunes et orangés sur façade bleue n'avaient pas encore été remplacées. Le gymnase fait face aux élèves qui posent pour la photo de classe traditionnelle. A noter que cinq personnages de la photo sont sur le diaporama du billet précédent...

Lycée Callot en 1961
Les matinées de cours incluant des activités sportives nous amènent parfois à monter à pied, à flanc de coteau, à travers la sapinière de Vandœuvre jusqu’à un terrain vague pouvant servir à la pratique "bosselée" du football. C'était une aire dégagée au sein des broussailles. Il se trouvait alors à l'emplacement actuel du Centre de Médecine Préventive de Vandœuvre. La tempête des 25, 26 et 27 décembre 1999 dévastera une bonne partie des essences de ce secteur fortement boisé. Les types de pins plantés jadis ne se prêtaient pas vraiment à un bon enracinement sur ce terrain calcaire sur des hauteurs soumises sans abri à des vents aussi violents. 
 
Lycée de Vandœuvre en 1961, année de sa construction.
 

Le terrain de football actuel  à surface synthétique de la sapinière de Vandœuvre. On peut observer des pins qui ont fait front à la tempête.


La brasserie du Montet Vélodrome est régulièrement envahie par les lycéens qui viennent s’abreuver de diabolos ou de laits fraise tout en s’adonnant à des parties de Tarot durant les heures libres de leurs emplois du temps.

La brasserie au moment de sa construction. On distingue le vélodrome à sa gauche. Il n'était plus présent quand j'allais jouer au Tarot dans l'établissement à la fin des années soixante !
Dans les années qui suivront  la campagne sera réduite  à portion congrue sous les assauts conjoints du bitume et du béton. La ZUP de Vandœuvre laminera au début des années soixante la masse chlorophyllienne. Finies donc pour moi les parties de campagne chez le grand-père d’un copain dans sa petite propriété de Vandoeuvre-bas sur laquelle il s'adonnait, entre autres, à l’apiculture.

Personnellement, j'avais une nette préférence pour la géographie rurale du secteur avant ce bétonnage massif ! Les bâtiments aux toits de tuiles rouges sont des casernes de la rue du Sergent Blandan . 
LA ZUP

La décision de construire une Zone à Urbaniser en Priorité en 1957 va permettre à Vandœuvre de garder son indépendance vis-à-vis de Nancy en évitant la fusion. En effet, l’accroissement très important de sa population liée à l’édification hâtive de ce labyrinthe de béton allait faire rapidement de cette agglomération jouxtant Nancy la  seconde ville de Meurthe et Moselle en nombre d’habitants. 

La ZUP, dont l'aménagement a été confié à l'architecte Henri-Jean Calsat, a été construite de manière que les différents quartiers de la ville de Vandœuvre, très disséminés, soient joints en une seule agglomération. On a dénombré des ressortissants de plus de 85 nationalités dans le secteur de la ZUP au début des années 2000.

Depuis 1989, un travail de réhabilitation et de modernisation de la ville a été entrepris.

1900  2100 habitants
1960  10 000 habitants
1975  34 000 habitants

Tableau chronologique des constructions de la Faculté des Sciences et des Techniques voisins du Lycée Jacques Callot


Le Jardin botanique du Montet et la construction de l’IUT de Nancy sont à ajouter aux nombreux bouleversements architecturaux et du plan des sols du secteur de ces cinquante dernières années.

Références:

Wikipédia et