mardi 29 mars 2011

L’arroseur arrosé


Les grands stratèges de dextre, histoire de racler des voix extrêmes, piochent à gogo depuis quelques temps dans les "grands" thèmes du Front National. On pourrait appeler cette technique, la feinte du balayeur. Résultat: but en pleine lucarne contre son camp. La droite traditionnelle, non content de s’écrouler dans les sondages, voit passer sous son nez un mouvement politique au programme nébuleux, enflé du phagocytage des produits gazeux d’une angoisse populeuse baptisée pour la circonstance par les technocrates: «sentiment d’insécurité».

L’angoisse se définit comme un trouble émotionnel se traduisant, à la suite d'un sentiment que l'on a du mal à définir, essentiellement par une sorte d'insécurité, je cite. De quoi évaluer la densité du programme dont il est question... Ce n’est pourtant pas faute d’avoir crié gare: voilà plusieurs années, quelques intellectuels vigilants avaient tiré le signal d’alarme. Mais ces gens là, qui ne portent même pas une Rolex au poignet, n’ont vraiment pas les pieds sur terre.

A force de manipuler la pétoche populaire au risque de déclencher des mouvements de foule et les immanquables symptômes d’hystérie de conversion accompagnant les élans populaires moutonniers, je comprends mal comment certains s’étonnent de la montée des extrêmes. Ajoutez-y un contexte économique tendu, vous pouvez aussi faire entrer un Duce sur la piste. Parfait donc pour l’avènement d’un ordre nouveau, le retour des lois raciales, les autodafés, l’eugénisme et l’édification de monuments pompeux qu'on finit souvent par porter aux crédit des autocraties, faute de pouvoir trouver autre chose. Les premières autoroutes italiennes, c'est bien Mussolini qui en est à l'origine. Bon, c'était pour faciliter le transport des chars ou leurs déplacements...

Les Français regardent trop la télévision. Avec une facilité coupable, ils prennent pour argent comptant les messages de propagande des tenanciers de Radio Paris. Les beaux messieurs qui squattent les grilles horaires de nos chaînes font avant tout dans l’autopromotion. Ils s’invitent les uns les autres dans des émissions interminables (inter minables ?) assez proches au demeurant de la télé-réalité que parfois ils décrient alors que leurs chaines la programme. Sans doute histoire de ne pas trop faire peuple? Ils cherchent à convaincre le plus grand nombre de la difficulté du beau métier qu’ils exercent en toute impartialité, résistant opiniâtrement aux pressions de tous bords. Ils vont parfois jusqu’à s’ériger en arbitres "intègres" des élégances, alors que cela ne fait pas partie de leurs attributions. Ils s’entendent en fait cul et chemise avec les autres représentants du monde du spectacle dont font partie, bien entendu, les politiques.

Quelquefois, cependant, un intervenant appartenant à la France du quotidien les fait tomber des nues, leur adressant en direct une volée de bois vert: "La quête du pouvoir, et son corollaire, le goût millénaire de se faire un maximum d’argent sur le dos des autres, ne seraient-ils pas en fait le nerf de tout ce grand guignol ?".

La réponse se fait toujours attendre. Il ne manquerait plus qu’ils se mettent à cracher dans la soupe: un coup perdre leurs postes. Pour ne jamais commettre pareille folie, certains ne finissent-ils pas même par croire à ce qu’ils nous racontent ?

Bon, j’écris cela, comme ça, ou ça comme cela…

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Post-scriptum: il y a des jours où la télé m'énerve et où je devrais plutôt regarder "Gulli".

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