lundi 31 août 2009

Un slogan qui n'a pas du faire mouche...


On pourrait traduire par: "Les lèvres qui ont touché à l'alcool ne toucheront pas les nôtres."

mardi 25 août 2009

Eve (All About Eve) - 1950






Quand on s’attaque à du lourd, mieux vaut faire concis. Impossible cependant de faire sobre pour ce morceau d’anthologie du septième art de J.L Mankiewicz qui signe ici un film et un scénario virtuoses, d'une intelligence et d'une subtilité rares. Qualité des personnages, dialogues brillants, scénario d'une grande richesse, l'un des tout meilleurs de l’auteur, avec celui du Limier (Sleugh), casting de prestige. Anne Baxter est à la hauteur de l'événement et très convaincante dans son jeu. Elle est tout de même poussée dans les cordes par deux monstres sacrés qui se livrent à un concours d'acteurs absolument hallucinant: Bette Davis crève l'écran plus que jamais, et l'immense George Sanders y est encore plus cynique et brillant que d'habitude. Un chef d'œuvre d'intelligence et d'élégance, satyre féroce du milieu du spectacle.

Six oscars ont plu sur ce film en 1951 sans qu’il n’y ait rien à redire. On m'en voudrait de ne pas préciser que Marylin Monroe faisait partie de la distribution, mais c'est parfaitement anecdotique.

Dans la vidéo qui suit: Bette Davis eyes will tease you, unease you, all the better to please you. She’s precautious, and she knows just what it takes to make a pro blush…
Je ne suis pas fanatique de la musique des années 80 mais j’aime bien ce morceau de Kim Carnes et ce montage rend hommage à Bette Davis. Alors, pourquoi s'en priver?


samedi 22 août 2009

L'enfer est-il exothermique ou endothermique?

Highslide JSLes exégètes et les historiens seraient au paradis ou en enfer si l’on découvrait un jour le probable proto-évangile dont s’est inspiré Saint-Jean l'évangéliste pour écrire le plus ancien des quatre canoniques. Les trois autres, dénommés synoptiques parce que racontant des histoires semblables pouvant être mises côte à côte, ne sont que des plagiats plus tardifs du précédent, agrémentés au fil du temps et des volontés de prosélytisme des uns et des autres, de carabistouilles, enjolivures, erreurs cumulatives de traductions plus ou moins volontaires ayant fait gloser les pères de l'Église à n’en plus finir, couper les cheveux en quatre et définir cinq grandes hérésies au Vème siècle de l’ère chrétienne: arianisme, nestorianisme, monophysisme et adoptianisme, principalement. N’oublions jamais qu’avant cette date circulaient une autre bonne vingtaine d’évangiles déclarés apocryphes, recalés par les canonistes.

Il en va de même de nos jours de canulars et «hoaxes» sur Internet. Celui que je vous propose remonte au moins à 1999 et a fait l’objet de nombreux billets par la suite. Son point de départ est hypothétique, probablement américain. Quelques tournures de phrases et expressions, la loi de thermodynamique des gaz privilégiant Boyle à Mariotte, vont dans ce sens. Plus consensuelle, la loi d’Avogadro qui tient compte au moins de la température du gaz serait d'ailleurs à privilégier: R = P0V0/T0

Que ce soit en fait un professeur de philosophie ou de chimie de Washington, de Montréal, de Montpellier ou de Nanterre qui, soi-disant, aurait posé cette question bonus lors d’un partiel à ses étudiants, je m’en tamponne le coquillard comme un malade. Par contre, les commentaires variés qui ont fleuri sous ces billets, parti-pris religieux, sentences foireuses de physiciens à la petite semaine, arguties mettant à jour telle ou telle faute de raisonnement, postulats physiques inadaptés au transcendantal, syllogismes du genre toutes les poules sont donc kleptomanes, l'épaisseur des parois de l’enfer n'est pas définie et j’en passe, sont indubitablement en faveur d'un fait scientifique: la connerie humaine est en expansion constante.

Une fois encore, seuls l’humour et la poésie ne me feront jamais totalement désespérer du genre humain. Je vous livre une mouture de cette question d’examen improbable, fable humoristique bien écrite se foutant par anticipation de tous ceux qui la prendrait au sérieux:

dimanche 16 août 2009

Orfeu Negro




On pourrait dire de certains films, que leurs réalisateurs, en les tournant, ont été touchés par la grâce. C’est à mes yeux le cas de Marcel Camus pour Orfeu Negro. Ce film musical franco-italiano-brésilien reçoit la palme d’or du Festival de Cannes en 1959. Adapté d'une pièce de Vinícius de Moraes, Orfeu da Conceição (1956), il revisite le mythe d'Orphée et d'Eurydice en le transposant de Thrace aux favelas de Rio de Janeiro, pendant son carnaval. Il fait découvrir au grand-public européen la musique brésilienne.

Les esprits chagrins lui reproche parfois ses cotés clichés, et certains cariocas le considèrent comme une création trop française ayant trahi la pièce originale. Je ne ferai pas tant la fine bouche. Ce film de lumière mené de bout en bout sur un rythme de samba endiablé, interprété par des acteurs du cru étonnants de vérité, irradie la sensualité et la joie de vivre. Arriver à faire du mythe d’Orphée, triste à pleurer, il faut bien le dire, une histoire qui vous communique autant d’énergie est un des mystères du film. Les personnages sont plus hauts en couleurs les uns que les autres. On ne s’ennuie pas une minute lors de sa vision et l’on ne reprend son souffle qu’au lever du soleil, le matin qui suit la nuit de braise et de folie du défilé du carnaval. On garde alors pendant des heures en tête, les sons, les danses, les couleurs et la musicalité envoutante de la langue portugaise. Emporté dans la danse, on s’affranchit même souvent de la lecture des sous-titres. Je préfère garder des favelas de Rio cette image idyllique de carte postale plutôt que celle de plaques tournantes de la drogue et de la violence qu’elles sont devenues.

Orfeu Negro est un vrai bijou. La femme de Venicius de Moraes, quelques décennies après sa sortie, alors qu’elle s’était refusée à le revoir jusqu’ici attristée par la déception de son mari lors de la première, finit aujourd'hui par le dire elle-même, dans notre langue.

jeudi 13 août 2009

Desport

Sans aller jusqu’à rechercher dans un corpus la date de la première occurrence d’un mot de notre langue, il est parfois intéressant d’en connaître l’étymologie et de constater l’évolution de ses différents sens au cours du temps.

Highslide JS


D
e nos jours, quel quotidien courrait le risque de ne pas avoir sa rubrique "Sports"? Quelle chaîne généraliste se passerait des audiences et des retombées financières apportées par les retransmissions des compétitions sportives les plus populaires? Qui n’a pas pratiqué au moins une fois dans sa vie une activité sportive ou assisté aux ébats sudoripares d’athlètes dans un espace dédié à sa pratique? Ne pas aimer le sport et les sportifs serait-il donc une tare dans le monde moderne, une attitude rétrograde d'intellectuel nihiliste souffreteux?
Highslide JS
Le mot "sport" provient de l’ancien français «desport» ou déport et lui-même du verbe «desporter» qui signifiait s’ébattre. On note son apparition vers la fin du XIIème siècle. Plus tard, «se desporter» signifie, avant tout, s'amuser. Le mot, importé par la chevalerie en Angleterre, se transforma en «disport» au XIVème siècle, puis en sport.

Ce que l’on allait appeler par la suite revenu chez nous d'Angleterre, sport, a connu une faveur exceptionnelle dés le bas Moyen-Âge, comme le démontrait dès 1901, Jean-Jules Jusserand dans "Le sport et les jeux d'exercice dans l'ancienne France", un ouvrage qui conserve encore aujourd'hui tout son intérêt.

Le poète Eustache DesChamps (1346-1407) invitait «pour déduire, pour desporter et pour son corps reconforter» à s'«exerciter»:

"Exercitez-vous au matin/ Si l'air est clair et enterin/ Et soient vos mouvements trempés/ Par les champs, ès bois et ès prés/ Et si le temps n'est de saison/ Prenez l'esbat en vos maisons."

Delamarre, un auteur plus tardif, écrit: «L'homme dans l'état d'innocence, aurait joui d'une tranquillité parfaite et d'une joie que rien n'aurait pu troubler... Agissant toujours sans peine et sans contention, la lassitude, l'abattement et le dégoût lui auraient été inconnus. Il n'en a pas été de même depuis sa chute; il doit travailler... et il est exposé à une infinité de fatigues [...] qui le conduiraient en peu de temps au tombeau, s'il ne lui était encore resté quelques moyens pour les réparer.»

Desporter se disait de toutes les formes de jeux, jeux de paroles, jeux de hasard, jeux du corps, ces délassements par lesquels l'homme médiéval parvenait à réparer la fatigue du travail auquel l'avait condamné la Chute.

Highslide JS«Le grand sport du moyen âge était le tournoi », écrit Jusserand. Nombreux sont les auteurs à avoir tracé le parallèle entre la noblesse des courètes grecs et celle des chevaliers en armure, dont la théologie médiévale parviendra à justifier les mœurs guerrières en en faisant des soldats du Christ, les milites Christi. Pierre de Coubertin admirait même davantage cette société des chevaliers où «l'esprit de lucre ne parvient à aucun moment à y tuer l'esprit sportif qui garde une intensité et une fraîcheur supérieures probablement à ce que l'antiquité grecque elle-même avait connu».

Le sport n'est plus le privilège de l'aristocratie ou de la noblesse. On voit l'aristocratie partager avec les «vilains» la même passion pour la soule ou le jeu de paume. Selon une coutume, dont on sait qu'elle était encore en usage dans certaines régions de France au XIXe, des villages entiers se livrent au jeu de la soule, une sorte de gros ballon rempli de son, qu'on s'échange avec le pied et la main, parcourant souvent de vastes distances à la poursuite du ballon. Les participants font preuve d'un zèle si intense que la course se termine parfois dans la mer et qu'on assiste à la noyade de joueurs tentant de récupérer le ballon pour leur équipe.

On constate que les sens primitifs d’ébats, de jeu, d'exercices vivifiants ont vite tourné à ceux d’affrontements guerriers et de luttes propices aux horions. Le coté ludique et chevaleresque a rapidement pris du plomb dans l'aile. De nombreuses disciplines sont pour leurs pratiquants plutôt sources de sueur, larmes et sang, pour paraphraser Churchill. De plus, le pauvre Coubertin constaterait que ses idéaux ont été cruellement mis à mal. S’il pouvait assister, un dimanche matin, pour ne citer qu'un exemple, à un match de football pratiqué par deux équipes corporatives! Insultes, coups tordus, bagarres générales, intimidation de l’arbitre sont couramment au menu.

Que dire aussi de ces conquérants de l’inutile, adeptes des sports individuels, assoiffés de records ou de dépassement perpétuels de soi qui ont trop rarement le recul philosophique de l’alpiniste Lionel Terray, mort dans le Vercors en 1965 en s'adonnant à sa pratique, qui pressentait de son vivant le coté irrationnel, irrépressible et la démesure de sa quête en terminant son livre éponyme sur cette phrase: « Si vraiment aucune pierre, aucun sérac, aucune crevasse ne m'attend quelque part dans le monde pour arrêter ma course, un jour viendra où, vieux et las, je saurai trouver la paix parmi les animaux et les fleurs. Le cercle sera fermé, enfin je serais le simple pâtre qu'enfant je rêvais de devenir… »

Pourquoi donc ne pas commencer par l'accomplissement de son rêve d'enfance, pourrait-on ajouter?

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Ce billet à rebrousse-poil des dithyrambes usuelles concernant les bienfaits du sport, n'aurait-il pas été écrit par simple goût de l'antithèse? Un peu... mais demandez un jour à un médecin du sport de vous faire un listing détaillé des pathologies induites par une pratique inadaptée ou excessive des sports les plus connus. Vous finirez par ne retenir que le bénéfice cardiovasculaire indéniable, et le petit nombre de ceux peu traumatisants pour l'organisme. Quant au cas du sportif de haut-niveau et sa psychologie si particulière, en écoute anxieuse permanente de son corps fragilisé par l'atteinte des limites de sa résistance, demandez cette fois à son entourage de vous parler du bonheur qu'il tire du temps et de l'énergie dépensés à l'addiction de leur grand sportif... allez, je force le trait, dopé ou non.

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Bernard LEBLEU, «Le sport et l'éducation à travers l'histoire», L'Agora, vol. 10 no 4, automne 2004

http://www.frantext.fr/

lundi 3 août 2009

Caroline et Manola visitent la capitale

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Profitez de l'été pour découvrir Paris en compagnie de deux guides professionnels. Tout au long de ce mois d'août, La Porte dans la Pendule vous instruira sur la grande et la petite histoire des principaux monuments de la capitale.